Les forêts sur sols non humides

Habitats ou habitats d'especes d'interêt communautaire concernés*:

  • Hêtraies-chênaies acidiphiles atlantiques à Houx (41.122 - 9120)
  • Hêtraies-chênaies-(charmaies) acidiclines à Jacinthe des bois sur sols sains (41.132-9130)
  • Chênaies-charmaies de bas de pente sub-atlantiques à médioeuropéennes sur sols hydromorphes (41.241X41.243-9160)
  • Habitats d'espèces du Grand Murin

 

Chenaie acidiphile (Avallon, 89)

 

  • Les Hêtraies chênaies acidiclines présentent un sous-bois arbustif à houx avec une strate herbacée typique des milieux acides ou très acides comprenant des espèces comme la Canche flexueuse, la Fougère aigle ou le Leucobryum glauque ;
  • Les Hêtraies-chênaies-(charmaies) acidiclines sur sols sains sont dominées par les chênes et les hêtres avec un taillis de charmes en sous-étage et un cortège herbacé des sols riches (Lamier jaune, Aspérule odorante, Lierre…) ;
  • Les Chênaies-charmaies de bas de pente sur sols hydromorphes, sont caractérisées par le Chêne pédonculé et le Chêne sessile (Hêtre exclu). Le sous-étage de Charme est moins développé que sur les sols sains et la strate herbacée est enrichie en espèces des milieux humides assez riches (Canche cespiteuse, Fougère femelle…).

Intérêt ecologique et patrimonial

  •  rôle fonctionnel très important de zone tampon vis à vis des fonds de vallées humides face aux écoulements en provenance des versants ;
  • le Grand Murin, chauves-souris citée à l'annexe 2 de la DHFF, utilise en particulier ces forêts feuillues comme zones de chasse.

Exigences écologiques

  • caractère acide et méso - oligotrophe à oligotrophe des sols ;
  • une couverture arborée permanente.

 Dynamique naturelle, etat de conservation actuel, et facteurs d'évolution

L'ensemble de ces forêts présente une dynamique naturelle stable pour les sylvo-faciès typiques, qui sont cependant peu représentés.

En effet, les pratiques sylvicoles (anciennes et actuelles) qui s'y appliquent ont pu conduire à des variations par rapport aux groupements initiaux :

  • les Hêtraies-chênaies à houx donnent des Chênaies acidiphiles à Houx (41.52) ;
  • les Hêtraies-chênaies-(charmaies) de bas de pente sur sols sains donnent des Chênaies - charmaies (41.21X41.23).

Dans les formes qui correspondent aux caractéristiques stationnelles, le Hêtre constitue l'essence dominante de la strate arborescente. Toutefois le choix du chêne sessile en essence objectif, avec des hêtres en sous-étage, ne porte pas d'atteinte majeure à l'état de conservation de ces habitats (même si le hêtre semble un choix économiquement plus pertinent)

  • les Chênaies-charmaies de bas de pente sur sols hydromorphes donnent par surexploitation des bois de Tremble (41.D) et de Bouleaux (41;B) ;

On notera que ces variations de sylvo-faciès peuvent correspondre à des phases transitoires de recolonisation forestière d'anciennes terres agricoles. Elles représentent la majeure partie des surfaces. Leur état actuel ne nécessiterait que peu ou pas d'intervention pour revenir au type initial.

Les reboisements résineux constituent la modification la plus notable et la plus radicale pour tous ces types habitats.

 Menaces

  • Enrésinements ou ré-enrésinements ;
  • Dégradations lors des travaux forestiers mal conduits.

Bonne pratique

  • Adaptation des choix sylvicoles aux caractéristiques stationnelles
  • Protection des sols et des paysages en évitant les coupes rases dans les pentes fortes et/ou de trop grandes dimensions           

Au dela de la bonne pratique

  • Conforter la proportion de hêtres dans les Hêtraies-chênaies à Houx et les Hêtraies–chênaies-charmaies de bas de pente ;
  • Soutien à des sylvicultures favorisant :
  • Gestion des peuplements feuillus autochtones existants en futaie irrégulière permettant une diversification des strates et des essences, favorisant l'expression des caractéristiques stationnelles, sans utilisation de traitements phytosanitaires…
  • Des itinéraires techniques permettant le vieillissement des peuplements jusqu'à des stades mâtures et très ponctuellement, des îlots de sénescence ;
  • La régénération naturelle ou artificielle d'espèces autochtones ou en peuplements mixtes des zones en résineux existantes ;
  • Conservation dans les peuplements de certains arbres morts et arbres à cavités sous réserve de la mise en place d'un dispositif national dégageant la responsabilité civile des propriétaires ;
  • Organisation optimisée de la vidange des bois vis à vis du tassement des sols en favorisant les cloisonnements d'exploitation 

Autre

  • Information et sensibilisation des usagers (guide simplifié pour le choix des essences forestières en Morvan) ;
  • Suivis scientifiques