20/03/2023

Zoom sur trois espèces patrimoniales du Morvan, inscrites dans la Directive Habitats-Faune-Flore

Zoom sur trois espèces patrimoniales du Morvan, inscrites dans la Directive Habitats-Faune-Flore
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La directive de l'Union européenne 92/43/CEE, plus généralement appelée Directive Habitats-Faune-Flore, vise à conserver les habitats naturels et les espèces de la faune et de la flore sauvages dans les États membres. En particulier, l'annexe II liste les espèces de faune et de flore d'intérêt communautaire, c’est-à-dire en danger d'extinction, vulnérables, rares ou endémiques d'une zone géographique, visées à ce titre par des mesures de conservation sur les sites Natura 2000. Présentation de trois espèces.

L’alyte accoucheur

Ce petit crapaud mesure 3,5 cm pour les mâles et jusqu’à 5 cm pour les femelles. Il tire son nom du fait que, contrairement aux autres crapauds qui se reproduisent dans l’eau, la ponte s’effectue sur la terre ferme. Accroché au dos de la femelle, le mâle lui « masse » le ventre avec ses orteils jusqu’à ce qu’elle expulse ses œufs, qu’il récupère entre ses pâtes arrières. Il passe ensuite les trois semaines suivantes à l’abri d’un rocher ou d’une galerie de rongeur. Quand ils ont atteint la maturité suffisante, le mâle les amènent jusqu’à un point d’eau où ils éclosent. Les têtards finissent ensuite leur développement dans l’eau.

Le crapaud accoucheur a aussi la particularité d’émettre un chant très doux, qui ressemble à une note de flûte (un « tou » répété de loin en loin), et qu’on peut parfois entendre à proximité des habitations.

Alyte accoucheur (©Christian Fischer Creative Commons)

 

Le cuivré des marais

C’est un papillon d’environ 4 cm d’envergure. L’intérieur de ses ailes est orange cuivré avec un liseré noir. L’extérieur des ailes est plus clair et l’aile postérieure est gris-bleu clair. Il présente un dimorphisme sexuel marqué, la femelle étant plus grande que le mâle et plus sombre. La chenille est verte avec des petits points blancs, elle se nourrit d’oseilles sauvages.

L’adulte est visible de mai à septembre. C’est une espèce typique des milieux humides. La chenille est capable de résister à des périodes d’inondation hivernale alors même qu’elle est présente sous l’eau. Cette espèce est sensible à l’assèchement des milieux, à leur fermeture, et au sur-pâturage qui la prive des plantes dont elle s’alimente.

Cuivré des marais (©Rosenzweig Creative Commons)

 

Le chat forestier

Le chat forestier est un peu plus grand qu’un chat domestique (poids moyen de 3,5 kg pour la femelle et 5 kg pour le mâle). Ce félin a le pelage long et fourni, toujours tigré, sans tâches. Sa queue est plus courte que celle du chat domestique, très velue et en forme de massue, avec 3 à 7 anneaux noirs et l’extrémité noire. Il ne faut pas confondre les chats forestiers avec les chats harets, qui sont des chats domestiques retournés à l’état sauvage : ce sont deux espèces différentes.

Le chat forestier vit dans les forêts de feuillus, les secteurs embroussaillés, les forêts marécageuses… C’est un animal crépusculaire qui est solitaire en dehors de la période de reproduction. Il se nourrit principalement de rongeurs (90 % de son régime alimentaire) mais aussi d’oiseaux, d’amphibiens, d’insectes… Il est protégé en France depuis 1979.

Chat forestier (©Luc Viatour - Creative Commons)