Les prairies sur sols sains

Habitats ou habitats d'especes d'interêt communautaire concernés

  • Pelouses sub-atlantiques à Nard raide et apparentées (35.1-*6230)
  • Prairies oligotrophes à Luzule des Champs et Crételle (35.12-*6230)
  • Prairies fauchées mésophiles collinéennes à submontagnardes eutrophiques à Grande Berce et Brome mou (38.22 - 6510-7)
  • Prairies fauchées collinéennes à submontagnardes mésohygrophiles (38.23 - 6510-4)

 

 

Eléments de description

Elles sont constituées d'une mosaïque de plusieurs groupements prairiaux plus ou moins imbriqués selon les conditions de sols (richesse, fraîcheur) et d’usage.

La Pelouse à Nard raide présente une structure marquée par des touffes peu élevées de graminées (fétuques, nard) et des petites plantes à tiges couchées (Polygale à feuilles de serpolet). Elle se développe sur les sols les plus pauvres (à arène superficielle).

Les Prairies fauchées collinéennes à submontagnardes mésohygrophiles sont constituées par un groupement à Renouée bistorte et Avoine dorée. Elles présentent une structure prairiale élevée dense typique, riche en graminées sociales.

Les Prairies fauchées mésophiles collinéennes à submontagnardes eutrophiques à Grande Berce et Brome mou sont constituées sur le site par un groupement à Grande Berce et Brome mou, qui se développe dans les conditions les plus riches (bas de pente) et forme un tapis dense et élevé de graminées à forte valeur fourragère (Avoine élevée, Pâturin).

Les Prairies oligotrophes à Luzule des Champs et Crételle présente une structure peu dense et relativement peu élevée. Elle se développe sur les versants à faible épaisseur de sol.

La Prairie à Luzule et Brome présente une structure élevée et peu dense liée aux graminées qui la composent. Elle se développe sur la majorité des versants à sols présentant une richesse intermédiaire.

 Intérêt ecologique et patrimonial

  • une grande diversité floristique et une originalité liée au caractère oligotrophe ;
  • un régime de fauche en raréfaction ;
  • un rôle de zone tampon pour les milieux humides situés dans les fonds de vallons.

 Exigences écologiques

  • maintien du niveau de richesses des sols propre à chacune de ces pelouses ou prairies ;
  • un régime de fauche suivi ou non d’un pâturage très extensif.

Dynamique naturelle, etat de conservation actuel, et facteurs d'évolution

Les prairies saines sont des habitats semi-naturels résultant d'un équilibre entre des processus naturels et des pratiques agricoles extensives traditionnelles (fauche et / ou chargements animaux faibles). L'évolution de ces pratiques (intensification) conduit à une dérive des groupements originaux :

  • l'abandon de l'activité pastorale conduit à un enfrichement et à des stades pré-forestiers puis forestiers :
  • une chênaie acidifile ou une hêtraie acidiphile selon l'exposition pour les prairies à Luzule et Crételle ;
  • une hêtraie-chênaie moyennement acide pour la Prairie à Luzule et Brome ;
  • une hêtraie-chênaie-charmaie acidicline pour la Prairie à Grande Berce (avec des variantes saines ou humides).
  • l'abandon de la fauche pour le pâturage, couplé à des forts chargements animaux conduit à des groupements plus banals de prairies piétinées ;
  • le retournement de ces prairies ayant pour conséquence évidente la disparition des habitats. Cet état est cependant réversible en moins de dix ans quand les pratiques sont extensives (fertilisation nulle ou modérée, fauche annuelle).

Menaces

  • Abandon de l'exploitation agricole et conversion éventuelle en plantation de résineux ;
  • Conversion en pâturage des prairies de fauche ;
  • Retournements.

Pratiques actuelles sur le site

  • Prédominance du pâturage ou des usages mixtes ;
  • Pratique de la fauche conditionnée par la conduite de l’exploitation agricole et les choix techniques d’approvisionnement en fourrage.

Bonne pratique

  • Fauche annuelle ;
  • Fertilisation moyenne 100-60-60 (NPK) ;
  • Programme d’action des zones vulnérables du département ;
  • "Bonnes pratiques agricoles constatées en Bourgogne".

Au dela de la bonne pratique

Pratiques agricoles extensives adaptées aux caractéristiques de chacun des groupements :

  • pas de fertilisation sur les Pelouses à Nard et plus généralement sur des sols à arène superficielle (de même sur les prairies saines associées aux prairies paratourbeuses sur une même parcelle) ;
  • limitation de la fertilisation pour les autres prairies, (ordre de 20-30 unités d'azote pour les Prairies à Luzule et Brome, 30-50 unités d'azote pour les Prairies à Grande Berce) ;
  • Soutien à la conversion des prairies temporaires en prairies permanentes en gestion extensive.

Autres

  • Information et sensibilisation des usagers ;
  • Suivi scientifique.